Interview
MOHAMED
TAREK BELARIBI,
MINISTRE
DE L’HABITAT, DE L’URBANISME ET DE LA VILLE
LE
CTC EST LE GARANT
DE L'ETAT DANS LA CONSTRUCTION
DANS CET ENTRETIEN, M. MOHAMED TAREK BELARIBI, MINISTRE
DE L’HABITAT, DE L’URBANISME ET DE LA VILLE S’EXPRIME, À L’OCCASION DE LA
CÉLÉBRATION DU 50e ANNIVERSAIRE DU CTC, SUR LE PARCOURS DE
L’ORGANISME, SON RÔLE ET L’IMPORTANCE QU’IL REVÊT DANS LA MISE EN ŒUVRE DE LA
POLITIQUE DU MINISTÈRE. |
Le
CTC fête son 50e anniversaire. Quel sentiment cela vous
procure-t-il ?
En
tant que ministre mais aussi en tant qu’ancien ingénieur du CTC, je ne peux que
m’y réjouir et je saisis l’occasion qui m’est offerte d’être, à travers cette
interview, un porte-parole de ce message que je formule avec beaucoup
d’intérêt.
En
effet, quoi de plus pertinent, pour les acteurs CTC, que d’adresser à cette
occasion de la célébration du 50ème anniversaire de leur
institution, un message qui se veut convivial mais aussi professionnel et
instructif.
Atteindre
cinquante ans, c’est une étape importante dans la vie d’une Entreprise. La
célébration de cet anniversaire n’est pas tant une festivité qu’une occasion de
marquer un point d’arrêt pour jeter un regard rétrospectif sur ce parcours de cinquante
ans.
Un parcours
laborieux et jalonné de succès, grâce à l’organisation et les différents plans
de développement mis sur pied par le CTC depuis sa création en 1971, où il
devait d’abord normaliser ses différentes missions qui, faut-il noter, ne sont
souvent perçues par certains, qu’à travers les actions menées à la suite de
catastrophes naturelles, notamment les séismes et les inondations.
Le CTC a mené un
grand travail de normalisation à travers l’uniformisation des méthodes de
travail, des rémunérations des prestations fournies et l’implantation de ses
structures (Agences CTC et Centres de Diagnostic) comme pôle opérationnel dans
chaque wilaya. Sur le plan méthodologique et de formation, il faut rappeler que
le CTC a accompli un travail énorme pour pouvoir prendre en charge les
nouvelles missions qui lui ont été confiées et répondre ainsi aux nouvelles
exigences du marché.
Quel
rôle le CTC tient-il aujourd’hui dans la mise en œuvre de la politique du Ministère
de l’Habitat, de la Ville et de l’Urbanisme ?
Le
CTC joue un rôle crucial dans la mise en œuvre de la politique du ministère,
qui vise la qualité et la sécurité des constructions. L’Organisme reste le
garant de l'Etat dans la construction. Ses structures ont toujours été à la
disposition des pouvoirs publics pour faire en sorte que les bâtiments soient
sûrs et bien construits en respectant les normes en vigueur. Il faut rappeler
que l'élargissement des missions du CTC au diagnostic et expertise du bâti existant
et l’extension du contrôle qu’il effectue à l'ensemble des lots de construction
a été un saut dans le développement durable pour le secteur et l'acte de bâtir.
Une construction fiable et une réhabilitation parfaite ont pour effet de
réduire la demande en logement.
Concernant
la réduction du risque sismique, comment voyez-vous l’expérience du CTC dans ce
domaine ?
L’expérience
du CTC dans le domaine de la réduction du risque sismique a commencé dès sa
création à travers, d’une part, son acte de contrôle technique qui vise à réduire
les risques de désordre dans la construction et de contribuer à la prévention
des différents aléas techniques susceptibles d’être rencontrés dans la réalisation,
d’autre part à travers sa participation active dans l’élaboration de la
réglementation technique propre au secteur qui a été enrichie après par les
nombreux séismes survenus dans le pays dont principalement le séisme dévastateur
d’El Asnam du 10 octobre 1980, soit un peu plus de deux ans après l’achèvement
du premier projet de RPA.
Le
CTC a capitalisé des expériences appréciables dans ce domaine et dispose d’un
potentiel humain expérimenté et de haut niveau. Toutes ces expertises et ces
expériences, acquises et mises à profit au niveau national, ont permis et permettront
encore de réduire, de plus en plus, les pertes humaines et matérielles qui sont
le tribut des séismes destructeurs.
A ce
titre, je rends hommage aux acteurs du CTC, à l’engagement dont ils ont
constamment fait preuve dans l’accomplissement de leur mission dans le cadre
des ripostes aux multiples séismes et inondations enregistrés durant les 50
années écoulées.
Le
CTC a accumulé une expérience riche et documentée sur la connaissance et le
traitement des risques et des dommages correspondants.
Les
missions d'appui du CTC vont plus loin puisqu'elles s'inscrivent également dans
l'action des plans Orsec national et local comme il fait partie intégrante du
module «conseil et expertise».
Après
50 ans d’existence, comment le CTC doit-il assurer une relève à la hauteur des compétences
qu’il a connues durant tout son parcours ?
Le
CTC doit poursuivre sa mission de formation des compétences dans le domaine du contrôle
technique de la construction. Il doit continuer à être une pépinière d'ingénieurs
et de techniciens comme il l'a toujours été depuis sa création en 1971. Le
développement des connaissances et leur mise à niveau se fait au moyen de la
formation professionnelle. Aussi, il faudrait insister sur la nécessité de
recourir, dans ce domaine, aux nouvelles technologies et aux applications
numériques qui révolutionnent pratiquement tous les métiers. Je dois dire, à ce
propos, que j’ai été agréablement surpris de voir, lors du dernier Salon BATIMATEC,
les performances techniques que peut atteindre la plateforme digitale DIMA
(Digital Inspection & Monitoring Assistant), conçue par le CTC. Cet outil
est l’une des diverses solutions informatiques développées en interne, et qui
font aujourd’hui la fierté de l’Organisme.